Etonnamment, VB couche des mots, des phrases personnelles, des prières ou des injures, sur ses toiles avant de commencer à peindre. Elle les enterre ensuite, elle les transforme en secrets indétectables, avec la peinture qu'elle inflige, qu'elle assène dessus avec ses mains, ses bras et sans pinceau.

Et les couches se suivent, se raclent, râpent et ripent les unes après les autres en se bousculant, en s'houspillant, en se percutant sans égards.

Alors les noirs apparaissent. De plus en plus nombreux. Goudron sur goudron. Matière sur matière. Reliefs sur reliefs, ils s'installent, laissant peu de place au non-noir. Ces noirs cependant sont pétris à la main et, alimentés par la lumière, ils guident celle-ci au lieu de la subir. 

Non, ce ne sont pas des noirs moroses, amers ou taciturnes, ce sont des noirs qui vibrent, qui vivent, des noirs de défis, d'insoumission, de rébellion, comme l'est Virginie B. elle-même.

Surgissent alors, entre ces lignes qu'elle donne à lire, des bleu-verts emprisonnés, des ambres, des havanes ou des bronzes patinés qui nous font comprendre, qu'avec ses yeux bleus, elle ne jette en rien un regard noir sur la vie.

"Je suis enchainée par le souvenir des êtres aimés qui ne sont plus !ils sont au bout de mes doigts…." dit-elle.

C'est ainsi qu'elle atmosphérise ses toiles, qu'elle re-crée la vie, l'intensifie et l'exalte.

dominique imbert


______________________________________________________________________________
                                                                                          


EMPREINTES...


Comme des rues dont il ne restera qu'une ombre, qu'un graffiti d'êtres incertains d'avoir vécu, dans le désordre de la mémoire et de la pensée humaines....Ainsi va le témoignage accusateur à l'encontre d'une société qui se meurt, à travers un courant disparate d'artistes, qui ne voient plus ni la réalité ni l'avenir autrement qu'à travers le prisme déformant du désespoir.

Le paradoxe de ce courant est de tirer sa raison d'être de ce désespoir même et de se donner des raisons d'exister sur des constatations de mort et de destruction.

 

Mais les artistes sont gens pleins de ressources et la peinture en est l'exemple, au point qu'elle puisse ramener, grâce à l'esthétique, un peu d'espoir et de couleurs en regard sur le monde. 

 

Ainsi de la peinture de Virginie BENZAQUEN, qui s'organise sur des univers fantasmatiques, sur des utilisations de la lumière, sur des contrastes savants entre clair et obscur, entre flou et précis.

Où les silhouettes nous apparaissent à travers le souvenir, surgissement bénéfique de l'homme qui demeure l'obsession de l'art et de l'artiste en l'occurrence.

Où l'on a l'impression - note d'optimisme - que la lumière surgit quand même et enfin, à travers le panneau, qu'elle est là pour nous dire : seule cette membrane occulte à vos yeux un avenir souriant.

C'est un peu comme si le peintre tentait de croire - à sa manière - pouvoir libérer l'humanité de son obscurantisme : à voir les échappées de blanc, de jaune ensoleillé, les croisillons qui cachent de manière "malhabile" les perspectives, on se prend à croire à nouveau que le monde de l'extérieur est possible et présent. Celles-ci d'ailleurs sont intéressantes en ce sens qu'elles créent un véritable relief à travers lequel trouver son chemin  vers la lumière.

 

Les tableaux de Virginie BENZAQUEN ne sont pas une condamnation définitive et sans appel, ils sont bien sûr - et comment faire autrement ? - une peinture du monde et du temps. Ils sont aussi et peut être surtout, la patte de couleur d'une sensibilité féminine qui tente de s'accommoder de l'adversité du monde et qui y parvient somme toute fort bien.

Les titres qu'elle donne à ses toiles, chargés de contadiction, définissent cette difficulté à démêler le mal du bien, le pessimisme de l'optimisme, l'impasse du chemin. 

 

Ces toiles ont une autre particularité : la peinture contrairement à ce que l'on pourrait croire n'est pas bidimensionnelle ; sinon à quoi servirait la perspective ? 

 

Que le visiteur accepte de rentrer dans les tableaux de cette artiste et non de les contempler de l'extérieur et il constatera qu'il ne lui est pas nécessaire de faire demi-tour pour retrouver la sérénité : elle est au-delà de la toile, comme la sortie d'un chantier où  se mêment poutrelles rouillées, panneaux de bois de coffrage : comme un vaste parking abandonné où seules les âmes avisées (naïves ?) trouvent une raison d'espérer

 

Jean GELBSEIDEN 

 

 

Ecrit pour " Eclairage "

 

 Virginie Benzaquen trace des chemins de vie et donne des raisons d'espérer.
De la sérénité se dégage des acryliques résolument contemporaines de Virginie Benzaquen.

Une exposition à voir à la galerie 13 à Montpellier.

 

Son atelier : une ancienne étable près de Viols-le-Fort (Hérault). Un endroit très ancien avec des toiles d'araignées, et une toute petite ampoule.

 

"Un endroit où je me sens bien..", précise Virginie Benzaquen qui peint la nuit pour évacuer le stress de la journée. Quand le soleil se couche, cette artiste aux yeux bleus délaisse le clavier de son ordinateur "pour, dit-elle, essayer de trouver de la lumière dans l'obscurité" .

"Dans mon atelier, je peins presque en aveugle" confie-t-elle.

Un parcours atypique pour cette autodidacte. Un parcours commencé dans la lumière du Maroc où le moindre bout de papier est utilisé.

"Au début, je ne montrais pas mes toiles...elles s'entassaient dans un coin de l'atelier. J'ai fini par exposer sous la pression de mon entourage", lâche-t-elle.
Au tout début, il y a eu une exposition collective avec Bô Art Contemporain. Et puis, Marseille, Toulouse, l'Italie et d'autres encore. Bientôt.
Devant sa toile, Virginie Benzaquen oublie les épreuves de sa vie et de la vie. Témoins : les titres qu'elle donne à ses oeuvres : "La chute", "Entrée interdite", "Récidive", "Mémoire"... On devine, dans ses ocres tout en contraste, une artiste à la sensibilité exacerbée.

Virginie Benzaquen est à l'image de sa peinture. Elle joue sur un subtil mélange entre clair et obscur, flou et précision, bien et mal. Le tout baigné dans la couleur des selles patinées des chevaux et des stries blanches. Autant de signes. Autant de témoignages. De chemins de vie et de raisons d'espérer.

 

Michel PELAMOURGUE

 

 

________________________________________________________________________

 

 

Les Mots qui accompagnent l' exposition Espace d'Art Contemporain 361 °

 

Dans ses oeuvres, Virginie BENZAQUEN étend la couleur cachant des mots et des pensées fluides qui imprègnent et vibrent sur la toile.

 

Elle travaille la nuit, puisque son esprit de création déploie ses ailes quand le soleil se couche, et les ténèbres porteuses de doutes et d'irrationnel s'installent dans les rêves des hommes. Et comme la chevêche d'Athéna le fait au crépuscule, ses mains d'artiste s'envolent sur les toiles, en quête de liberté d'expression. Ses mots , comme on le disait, enchaînés dans des phrases, sont recouverts d'une couche de couleur sombre, trace visuelle du deuil et sorte de sépulture du lumineux.

 

Le noir, couleur que l'artiste préfère, symbole du changement et de la transformation, s'accompagne, parfois, de grises et bleus. Et ces nuances, qui censurent les pensées sur papier, renferment, comme dans un écrin, ses impressions du coeur.

 

Marco CACCAVO

Journaliste d'Art et doctorant à l'Université Lumière 2 à Lyon

Août 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Atelier

34380 Viols Le Fort

 Tel: 0679899718 virgietmarie@hotmail.com 

Version imprimable | Plan du site
© Art virginie benzaquen

Site créé avec IONOS MyWebsite.